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Conversation avec Asboy, jeune rappeur de la scène rap marseillais

Aujourd’hui, @Bonjour_Roxane, rédactrice chez Rapunchline rencontre le rappeur marseillais Asboy. Ensemble, ils reviennent sur ses débuts, ses ambitions et surtout la sortie de son premier projet solo. 

R : Peux tu te présenter et raconter ton parcours (tes débuts jusqu’à aujourd’hui) ?

A : Je suis Asboy, rappeur originaire de Marseille, du centre ville et du 13ème arrondissement. J’ai commencé la musique au collège mais c’était de l’amusement entre collègues, on faisait des impros, ça rappait un peu dans tous les sens sur des fins d’instru par exemple. Puis je suis entré au lycée et j’ai rencontré Skene qui rappait déjà depuis quelques années et qui avait sa petite notoriété. C’est à partir de ce moment que l’on a décidé de monter un groupe et de balancer nos premiers morceaux sur Soundcloud. 

R : Qu’est ce qui t’as motivé à te lancer dans le rap ? 

A : C’est réellement la personne dont je te parlais dans la question précédente. Ça a été l’élément déclencheur suivi des premiers contacts au studio. J’ai essayé d’être sérieux dès mes premiers textes, à trouver mes premières rimes, à aller au studio et découvrir des prod’ qui me correspondaient… On avait, également, participé à un open mic ensemble, au Molotov (Marseille) en première partie de Guizmo. 

Toute cette période m’a permis de rencontrer des personnes qui évoluaient dans le monde du rap de façon professionnelle : des beatmakers, des artistes qui sortaient leur premier projet …

Ensuite, suite à une période beaucoup moins productive, j’ai décidé de revenir dans le monde de la musique et du rap il y a environ un an et demi. A cette période, j’ai rencontré mon manager actuel, qui a fait en sorte que mon envie de revenir devienne possible et être sérieux et professionnel. 

R : Comment as-tu construit ton projet ?

Au départ, je souhaitais aller à l’exact opposé de ce que j’avais montrer jusqu’à présent. J’avais dévoilé une série de freestyles intitulée Boy c’est terrible. C’était une série très « décousue » dans laquelle on ne pouvait pas vraiment parler de projet. Tous les épisodes ont été clippés mais sans vraiment de direction artistique, de fil rouge, rien qui permettait à l’auditeur de découvrir mon univers. C’est pour cette raison que j’ai souhaité proposer un projet court (3 titres) afin de pouvoir me concentrer sur un univers, un « mood » et une DA. Sur quelque chose de vraiment personnel. Voilà comment j’ai décidé d’aborder ce projet qui par la suite a joué sur la sélection des instrumentales, des textes, sur ma manière de travailler.

Entre temps, j’ai pris la décision d’investir dans du matériel afin de pouvoir « maquetter » chez moi et aller en studio lorsque je me sens prêt et que le titre « semble valoir le coup ». 

J’ai totalement changé ma façon de travailler, je me fixe des dead lines afin de pouvoir travailler la promo et la sortie du projet. J’essaye de bien m’entourer et faire en sorte que cela fonctionne dans les meilleures conditions possibles.

R : Tu étais dans quel état d’esprit ? 

A : Un était d’esprit dans lequel je mets tout en place pour développer le projet en profondeur de manière artistique et de sortir des titres ou projets dans un cadre professionnel. 

R : Pourquoi Metropolis comme nom de projet ? 

A : Je voulais entrer dans un univers qui défini les grandes villes à l’instar de Marseille où les choses évoluent et vont extrêmement vite mais où les gens peuvent aussi se déshumaniser rapidement. Et le raconter à ma façon. Je trouve que ça résumait bien le projet en ouvrant les portes des thèmes que je souhaitais traiter. 

R : Pourquoi avoir choisi d’y intégrer seulement 3 titres ? 

A : La raison principale était de se concentrer sur de la qualité et produire trois titres très travaillés et pas réalisés dans l’urgence. Ensuite, malgré ma notoriété montante à Marseille, je ne voyais pas de résultat flagrant en termes de streams et d’auditeurs donc j’avais pour objectif de dévoiler un projet qui peut potentiellement marcher sur les plateformes. A mon échelle bien sur mais qui fonctionnerait aussi sur les plateformes et pas uniquement sur les réseaux sociaux ou Youtube. Je pense, aussi, qu’un auditeur qui ne me connait pas aura plus de faciliter à « digérer » un trois titres que d’écouter un projet plus long et de le « perdre » car il n’a pas accroché. 

R : Et dans quel état d’esprit es-tu aujourd’hui, quelques jours après la sortie ? 

A : Je suis très content des premiers résultats. Le projet a été très bien reçu. Ça confirme positivement tous les questionnements que l’on pouvait se poser et ça m’assure que l’on est dans la bonne direction. Donc je suis encore plus déterminé à continuer et à suivre mes objectifs. Actuellement, je travaille déjà sur un deuxième projet. 

R : Comment construis tu tes morceaux ? 

A : Ça dépend. Généralement c’est la prod qui m’inspire. Mais ça m’arrive également de poser sur une première instru et de contacter plusieurs beatmakers sur un même titre pour qu’elle soit personnalisée et qu’elle soit en harmonie avec mon flow et mes textes. Une prod vraiment sur mesure qui mettent en valeur le morceau.

R : Quel est ton attitude en studio ? 

A : Désormais, j’ai mon matériel pour « maquetter » chez moi donc à ce moment là je suis seul et si je veux tenter des nouveautés je suis complètement à l’aise. Puis au studio c’est généralement avec une petite équipe mais ça peut également arriver où je suis seul ou à l’inverse à quinze. Mais personnellement, lorsque que je suis efficace c’est qu’il y a pas de monde au studio. 

R : L’an dernier tu as gagné le tremplin Planète Mars, quels enseignements en tires tu aujourd’hui ? Le conseillerais-tu a de jeunes artistes du 13 ? 

A : Que du positif. C’était l’une de mes premières scènes et j’ai trouvé gratifiant de se retrouver avec d’autres artistes qui ont plus l’habitude. Ça te porte et ça te motive à te dépasser. Au delà de ça, on a eu droit à des lieux pour répéter, à du coaching scénique … J’ai réellement appris la scène pendant ce concours et après les quelques mois qui ont suivi.

R : Peux tu nous raconter comment s’est déroulé ta scène au festival ? 

A : La folie. Une énergie de fou !

R : Quels sont te coups de coeur rap actuels ? 

J’ai adoré le projet commun entre Stony Stone et Houdi. Khali aussi, étonnamment je suis moins dans ces courants là et je le trouve très « chaud ». Puis honnêtement ça fait un bon moment que j’écoute autre chose que du rap comme Laureen Hill ou Selah Sue

R : Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ? 

A : Beaucoup de musique, de la réussite dans mes projets, garder mon entourage dans un environnement sain et continuer à bosser pour atteindre tous mes objectifs. 

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